|
logo

Tout savoir sur l’infection urinaire ou cystite

L’infection urinaire : qu’est-ce que c’est ?

Une infection urinaire, également appelée « cystite » est une infection qui peut toucher une ou plusieurs parties du système urinaire : les reins, les uretères, la vessie et l’urètre. Elle se manifeste le plus souvent par des douleurs ou une sensation de brûlure lors de la miction (= l’émission de l’urine), parfois par des douleurs abdominales et de la fièvre.

Voici les principales fonctions des différentes parties du système urinaire :

  • Les reins assurent la filtration du sang. Ils permettent l’élimination des déchets et jouent également un rôle important dans la régulation des liquides corporels et de la pression sanguine.
  • Les uretères sont de petits canaux qui permettent le passage de l’urine des reins à la vessie.
  • La vessie fait office de réservoir d’urine.
  • L’urètre conduit l’urine de la vessie à l’extérieur du corps.

Les différents types d’infections urinaires

On distingue 3 types d’infections urinaires, selon la localisation de l’infection

La cystite infectieuse, quand on retrouve la bactérie Escherichia coli dans les urines

De loin la forme d’infection urinaire la plus courante, la cystite touche presque uniquement les femmes. Il s’agit d’une inflammation de la vessie. Le plus souvent, l’inflammation est provoquée par la prolifération de bactéries intestinales de type Escherichia coli, qui sont nombreuses aux environs de l’anus. Les bactéries passent de la région anale et vulvaire à la vessie en remontant par l’urètre. Tout ce qui gêne la vidange de la vessie augmente le risque de cystite, car cela augmente la rétention d’urine, donc le temps de prolifération des bactéries. La cystite s’accompagne toujours d’une urétrite, l’inflammation de l’urètre.

L’urétrite infectieuse

Si l’infection touche uniquement l’urètre (le conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l’appelle urétrite. Il s’agit souvent d’infections sexuellement transmissibles sexuellement (IST) courante chez les hommes. Et les femmes peuvent aussi en souffrir. Différents agents infectieux peuvent causer l’urétrite. Les plus communs sont la chlamydia et le gonocoque (la bactérie responsable de la gonorrhée). Chez l’homme, l’urétrite peut s’accompagner d’une prostatite (infection de la prostate).

La pyélonéphrite

La pyélonéphrite est une affection plus grave. Elle désigne l’inflammation du bassinet (la cavité du rein collectant les urines) et du rein lui-même. Celle-ci résulte généralement d’une infection bactérienne. Il peut s’agir d’une complication d’une cystite non traitée ou mal traitée qui conduit à la remontée des bactéries de la vessie vers les reins, et à leur prolifération à ce niveau. La pyélonéphrite aiguë survient plus souvent chez la femme, et elle est encore plus fréquente chez la femme enceinte. Elle est aussi fréquente chez les enfants dont une malformation des uretères provoque un reflux de l’urine de la vessie vers les reins. Voir plus d’informations sur la pyélonéphrite.

Les plus touchés par les infections urinaires : les hommes ou les femmes ?

La fréquence des infections urinaires dépend de l’âge et du sexe.

L’infection urinaire chez la femme

Les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes, car l’urètre de la femme, plus court que celui de l’homme, facilite l’entrée des bactéries dans la vessie. On estime qu’en Amérique du Nord, de 20 % à 40 % des femmes ont déjà eu au moins une infection urinaire. Beaucoup de femmes en contracteront plusieurs au cours de leur vie. Environ 2 % à 3 % des femmes adultes auraient une cystite chaque année.

L’infection urinaire chez l’homme

Les hommes jeunes sont peu touchés par cette affection, les hommes d’âge mûr atteints de troubles de la prostate en sont plus à risque.

Quant aux enfants, ils sont plus rarement touchés. Environ 2 % des nouveau-nés et des nourrissons contractent des infections urinaires. Ce sont surtout les bébés de sexe masculin qui présentent une anomalie des voies urinaires qui en souffrent. À l’âge de 6 ans, 7 % des filles et 2 % des garçons ont présenté au moins une fois une infection urinaire19.

Quelles sont les causes de l’infection urinaire ?

Normalement, l’urine est stérile. Elle contient de l’eau à 96 %, des sels et des composants organiques, mais est exempte de micro-organismes. Le système urinaire possède de nombreux moyens de défense contre les infections :

  • le flux urinaire expulse les bactéries et rend plus difficile leur ascension vers la vessie et les reins;
  • l’acidité de l’urine (pH inférieur à 5,5) inhibe la croissance des bactéries;
  • la surface très lisse de l’urètre rend difficile la remontée des bactéries;
  • la forme des uretères et de la vessie prévient la remontée de l’urine vers les reins;
  • le système immunitaire en général lutte contre les infections;
  • la paroi de la vessie contient des cellules immunitaires ainsi que des substances antibactériennes;
  • chez les hommes, les sécrétions de la prostate contiennent des substances qui ralentissent la multiplication des bactéries dans l’urètre.

Cependant, en cas d’infection urinaire, des agents infectieux (des bactéries dans la plupart des cas) parviennent à « coloniser » le système urinaire. L’urine est alors contaminée : c’est en recherchant la présence de bactéries dans l’urine que le médecin confirme le diagnostic d’infection urinaire. La contamination bactérienne est souvent facilitée par le fait de ne pas boire suffisamment.

Dans plus de 80 % des infections urinaires, le germe en cause est une bactérie intestinale de type Escherichia coli. Les autres bactéries fréquemment retrouvées sont Proteus mirabilis, Staphylococcus saprophyticus, Klebsiella… Certaines infections transmissibles sexuellement (à gonocoques, à Chlamydiae) peuvent aussi se manifester par une urétrite.

Très rarement, les infections urinaires peuvent être dues à des bactéries qui se sont propagées au système urinaire à partir d’une infection située ailleurs dans l’organisme.

Quelles sont les complications possibles de la cystite ?

Si l’infection n’est pas traitée, l’agent infectieux continue à se multiplier et à envahir les voies urinaires. Cela peut mener à un problème plus grave aux reins, comme une pyélonéphrite. Exceptionnellement, une infection urinaire peut s’aggraver au point d’entraîner une septicémie ou une insuffisance rénale. Dans tous les cas, il importe de consulter un médecin en cas de signes d’infection urinaire.

Quels sont les symptômes de l’infection urinaire ?

Symptômes les plus communs

  • Des douleurs ou des brûlures en urinant.
  • Une fréquence anormalement élevée de mictions durant le jour (parfois le besoin d’uriner survient aussi la nuit).
  • Un sentiment persistant d’avoir besoin d’uriner.
  • Des urines troubles qui dégagent une odeur désagréable.
  • Une pesanteur dans le bas-ventre.
  • Parfois, du sang dans l’urine.
  • Pas de fièvre s’il s’agit d’une simple cystite.

Dans le cas d’une infection des reins

  • Une fièvre élevée.
  • Des frissons.
  • Des douleurs intenses dans le bas du dos ou dans l’abdomen ou aux organes sexuels.
  • Des vomissements.
  • Une altération de l’état général.
  • Des symptômes de cystite (brûlures, envies fréquentes d’uriner) peuvent être présents ou non. Ils sont absents dans 40 % des cas21.

Chez les enfants

Chez les enfants, les infections urinaires peuvent se manifester de façon plus atypique. Parfois, la cystite entraîne de la fièvre sans aucun autre symptôme. Un mal de ventre et une énurésie (pipi au lit) peuvent aussi être le signe d’une infection urinaire. Chez les tout-petits, la sensation de brûlure lors de la miction peut se manifester par des plaintes ou des pleurs au moment d’uriner.

Chez les nouveau-nés et les nourrissons, l’infection urinaire est encore plus difficile à reconnaître. Elle s’accompagne généralement de fièvre, d’un refus de s’alimenter, et parfois de troubles gastro-intestinaux et d’une irritabilité19.

Chez les personnes âgées :

Les symptômes de l’infection urinaire peuvent également être trompeurs : fièvre sans autre symptôme, incontinence urinaire ou encore troubles digestifs (perte d’appétit, vomissements…).

Conseils pour réduire le risque d’infection urinaire

  • Boire suffisamment, et spécialement de l’eau. Nos sources recommandent de boire de 6 à 8 verres d’eau ou de boissons variées (jus, bouillons, thé, etc.) par jour. Cette mesure sert de barème, mais ne repose pas sur des données scientifiques précises. Le jus de cranberry est une option intéressante en prévention des rechutes puisqu’il empêcherait les bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires. Un adulte sain devrait produire entre ½ litre et 2 litres d’urine par jour.
  • Ne pas retenir trop longtemps son envie d’uriner, garder de l’urine dans la vessie étant une manière de donner le temps aux bactéries de se multiplier.
  • Lutter contre les troubles du transit intestinal, en particulier contre la constipation qui contribue aux cystites, car des bactéries stagnent dans le rectum..

Chez les femmes

  • Le meilleur moyen pour les jeunes filles et les femmes de prévenir les infections urinaires est de s’essuyer toujours de l’avant vers l’arrière avec le papier hygiénique après être allée à la selle ou après avoir uriné.
  • Uriner immédiatement après les relations sexuelles18.
  • Laver les régions anales et vulvaires quotidiennement. Cependant, une toilette trop « agressive » n’est pas recommandée, car elle fragilise les muqueuses.
  • Éviter le plus possible d’utiliser des produits déodorants (parfums intimes, douches vaginales), dans la région génitale et des huiles ou des mousses pour le bain, qui peuvent irriter la muqueuse de l’urètre. Cela peut causer des symptômes qui s’apparentent à ceux d’une infection urinaire. Si l’on tient à utiliser un produit, s’assurer qu’il ne soit pas irritant, et privilégier un pH neutre.
  • Toujours utiliser des condoms lubrifiés, qui irritent moins les parties génitales. Et ne jamais hésiter à rajouter du gel lubrifiant.
  • En cas de sécheresse vaginale, utiliser un lubrifiant soluble à l’eau durant les rapports sexuels pour éviter les irritations.
  • En cas d’infections fréquentes attribuables à l’usage d’un diaphragme, on conseillera de changer de méthode contraceptive.

Chez les hommes

Il est plus difficile de prévenir les infections urinaires chez les hommes. Il est important de boire suffisamment pour maintenir un bon flux urinaire, et de traiter un trouble de la prostate s’il y a lieu. Par ailleurs, les urétrites correspondant à des infections sexuellement transmissibles peuvent être prévenues en utilisant le condom durant des relations sexuelles avec toute nouvelle (ou tout nouveau) partenaire. L’inflammation de l’urètre est courante chez les hommes qui contractent une gonorrhée ou une chlamydiose.

En savoir plus